Tekstovi: Edith Piaf. La Petite Boutique.
Je sais, dans un quartier desert,
Un coin qui se donne des airs
De province aristocratique.
J'y decouvris l'autre saison,
Encastree entre deux maisons,
Une miniscule boutique.
Un beau chat noir etait vautre
Sur le seuil quand je suis entree.
Il leva sur moi ses prunelles
Puis il eut l'air en me voyant
De se dire : "Tiens ! Un client...
Quelle chose sensationnelle !"
Ce magazin d'antiquites
Excitait ma curiosite
Par sa desuete apparence.
Une clochette au son fele
Se mit a tintinnabuler.
Dans le calme et tiede silence,
Soudain, sorti je ne sais d'ou,
Un petit vieillard aux yeux doux
Me fit un grand salut baroque
Et j'eus l'etrange sentiment
De vivre un tres ancien moment
Fort eloigne de notre epoque.
Je marchandais un vieux bouquin
Dont la reliure en maroquin
Gardait l'odeur des chambres closes
Lorsque, je ne sais trop comment,
Je me mis, au bout d'un moment,
A parler de tout autre chose
Mais le vieux ne connaissait rien.
Quel etonnement fut le mien
De constater que le bonhomme
Ne savait rien, evidemment,
Des faits et des evenements
Qui passionnaient les autres hommes.
Il ignorait tout de ce temps,
Aussi bien les gens importants
Que les plus celebres affaires
Et c'etait peut-etre cela
Qui, dans ce tranquille coin-la,
Creait cette etrange atmosphere.
J'acquis le bouquin poussiereux
Et je partis le c?ur heureux.
Le chat noir, toujours impassible,
Dans un petit clignement d'yeux
Parut me dire, malicieux :
"Tu ne croyais pas ca possible !..."
Je m'en allai, et puis voila.
Mon anecdote finit la
Car cette histoire ne comprend
Ni chute, ni moralite
Mais quand je suis trop affectee
Par le potins que l'on colporte,
Par les scandales degoutants,
Par les procedes revoltants
Des requins de la politique,
Afin de mieux m'eloigner d'eux
Je vais passer une heure ou deux
Dans cette petite boutique...
Un coin qui se donne des airs
De province aristocratique.
J'y decouvris l'autre saison,
Encastree entre deux maisons,
Une miniscule boutique.
Un beau chat noir etait vautre
Sur le seuil quand je suis entree.
Il leva sur moi ses prunelles
Puis il eut l'air en me voyant
De se dire : "Tiens ! Un client...
Quelle chose sensationnelle !"
Ce magazin d'antiquites
Excitait ma curiosite
Par sa desuete apparence.
Une clochette au son fele
Se mit a tintinnabuler.
Dans le calme et tiede silence,
Soudain, sorti je ne sais d'ou,
Un petit vieillard aux yeux doux
Me fit un grand salut baroque
Et j'eus l'etrange sentiment
De vivre un tres ancien moment
Fort eloigne de notre epoque.
Je marchandais un vieux bouquin
Dont la reliure en maroquin
Gardait l'odeur des chambres closes
Lorsque, je ne sais trop comment,
Je me mis, au bout d'un moment,
A parler de tout autre chose
Mais le vieux ne connaissait rien.
Quel etonnement fut le mien
De constater que le bonhomme
Ne savait rien, evidemment,
Des faits et des evenements
Qui passionnaient les autres hommes.
Il ignorait tout de ce temps,
Aussi bien les gens importants
Que les plus celebres affaires
Et c'etait peut-etre cela
Qui, dans ce tranquille coin-la,
Creait cette etrange atmosphere.
J'acquis le bouquin poussiereux
Et je partis le c?ur heureux.
Le chat noir, toujours impassible,
Dans un petit clignement d'yeux
Parut me dire, malicieux :
"Tu ne croyais pas ca possible !..."
Je m'en allai, et puis voila.
Mon anecdote finit la
Car cette histoire ne comprend
Ni chute, ni moralite
Mais quand je suis trop affectee
Par le potins que l'on colporte,
Par les scandales degoutants,
Par les procedes revoltants
Des requins de la politique,
Afin de mieux m'eloigner d'eux
Je vais passer une heure ou deux
Dans cette petite boutique...
Piaf, Edith
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